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Contrat médecin - clinique : ce qu'il faut savoir

Exercice professionnel des médecins libéraux

le 08/09/2014

En vertu des dispositions du Code de la santé publique et du Code de déontologie, il doit être obligatoirement établi un contrat écrit entre une clinique et un médecin y exerçant régulièrement.

Ce contrat et tous ses avenants doivent être obligatoirement communiqués au Conseil départemental de l'ordre dont le médecin relève afin qu'il puisse exercer son contrôle au plan déontologique (respect de l'indépendance du médecin, interdiction des « clauses de rentabilité », respect du secret  professionnel, etc.).

Le contrat d'exercice doit aboutir à un équilibre entre les droits et devoirs de chaque partie, entre leurs intérêts respectifs.

Au regard de ces principes, chacun comprendra l'importance d'une rédaction aussi claire et précise que possible, évitant les formules ambiguës, contradictoires voire incohérentes.

En l'absence de contrat écrit, depuis longtemps la jurisprudence admet et reconnaît qu'il peut se former néanmoins un contrat tacite, verbal, sui generis, avec des obligations réciproques et à durée indéterminée entre le médecin et la clinique.

En cas de contentieux sur l'exécution et la rupture d'un contrat tacite, la juridiction se réfèrera en l'absence de clause écrite aux usages de la profession tels que fixés notamment par le contrat type de l'Ordre national des médecins.

Contrairement à une idée reçue, l'absence de contrat écrit ne signifie donc pas la liberté totale de faire ce que l'on veut, de partir quand on le veut et de ce fait, il est toujours préférable de disposer d'un contrat écrit qui fixe clairement à l'avance les obligations de chacun.

Le contrat type de l'Ordre des médecins a le mérite de fixer un cadre général de référence mais ne saurait répondre aux adaptations nécessaires éventuelles selon chaque situation. Il rappelle les clauses de base devant figurer dans un contrat sans garantie particulière.

D'autres clauses sont laissées évidemment à la libre discussion entre les parties selon les situations. Il s'agit par exemple des clauses relatives à l'exclusivité ou à l'exercice privilégié, à la cessibilité ou au droit de présentation, à l'indemnité de rupture, à la clause limitative de réinstallation, etc.

Il convient de rappeler que l'exercice au sein d'une société d'exercice libéral ou d'une SCP n'est pas compatible avec la signature d'un contrat d'exercice individuel.

Avant de signer un contrat, il est indispensable de pouvoir connaître les contrats liant les médecins de même spécialité à la clinique et si l'on doit signer dans le cadre d'une succession de connaître le contrat de celui auquel on succède : cela permet d'évaluer ses marges de négociation et d'éviter d'ouvrir des discussions sur des dispositions communes et acceptées en l'état par tous les autres médecins et qui sont toujours susceptibles de modifications ultérieures (exemple : dispositions sur les redevances).

Même de nos jours, le rachat de droits d'exercice professionnel ou le paiement d'un droit de présentation peut se justifier lorsqu'il y a en perspective des garanties contractuelles, des modalités de présentation à la patientèle et des perspectives d'activité pérenne de l'établissement d'une réelle valeur en contrepartie.

La signature d'un contrat d'exercice avec une clinique et/ou des confrères souvent en parallèle, est sans doute l'un des actes juridiques les plus importants que souscrit un médecin dans l'exercice de sa profession : il scelle ses droits et devoirs envers une clinique et conditionne, par ses garanties réelles ou illusoires, son avenir professionnel.

En l'espèce, tant les situations sont diverses qu'il ne peut y avoir de « prêt à porter », mais que du « sur mesure ». C'est pourquoi tous les contrats types ne sauraient dispenser le médecin de prendre conseil et assistance juridique d'un avocat spécialisé qu'il vaut mieux, il faut malheureusement le rappeler, consulter avant de signer et non... après.

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A propos des contrats, conflits avec la clinique

Exercice professionnel des médecins libéraux

le 17/10/2013

Tout médecin exerçant régulièrement dans un établissement de santé privé doit obligatoirement disposer d’un contrat d’exercice professionnel écrit. Ce contrat doit être communiqué à l’Ordre des Médecins pour vérifier sa conformité aux dispositions du Code de déontologie médicale. La clinique est en droit d’exiger d’un médecin qu’il signe un contrat d’exercice professionnel écrit, son refus de le signer peut être considéré comme un motif légitime de rupture. La jurisprudence considère néanmoins comme étant valablement formé un contrat verbal, sui generis entre une clinique et un médecin dès lors qu’on établit une collaboration régulière dans la durée. Ce contrat verbal constitue alors un contrat à durée indéterminée, résiliable à tout moment par l’une des parties à condition de ne pas le rompre de manière abusive, notamment en respectant un délai de préavis qui, à défaut de clause contractuelle écrite, devra être conforme aux usages c'est-à-dire ceux fixer par le contrat type de l’Ordre des Médecins en fonction de l’ancienneté. Avant de signer un contrat, il convient de se renseigner et si possible d’obtenir copie des contrats conclus par les autres médecins anesthésistes réanimateurs de l’établissement afin de pouvoir exercer à égalité de droits et de devoirs contractuels avec eux. Il est préférable de communiquer le projet de contrat qui vous est soumis à l’Ordre avant de le signer de manière à pouvoir vous appuyer sur les observations et recommandations de l’Ordre des Médecins pour le mettre en conformité avant signature. De même, il est préférable de demander un conseil juridique avant la signature du contrat et non après. Les termes d’un contrat d’exercice professionnel écrit serviront toujours de référence en cas de conflit avec l’établissement. Tout contrat prévoit normalement une procédure de conciliation préalable à l’engagement de tout contentieux dont il conviendra de respecter les modalités si l’on ne veut pas voir son action en justice déclarée irrecevable.

À propos du Cabinet
Le Cabinet AUBER a été créé en 2003 à l’initiative de Philip COHEN et Marie-Christine DELUC, avocats qui exerçaient dans des domaines distincts mais complémentaires.
Dans le domaine du droit de la santé, Avocat des principaux syndicats de médecins libéraux, généralistes ou spécialistes (CSMF, SNARF, FNMR, FFMKR…), et avocat référent du Cabinet BRANCHET, le Cabinet AUBER accompagne, conseille et défend les médecins dans tous les domaines concernant leur exercice professionnel.
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